Après l’échec de la réunion à l’ONU le 16 août, Paris tente de reprendre la main dans les négociations, fait savoir le Journal du dimanche.
À Paris, le représentant de la République non reconnue d’Artsakh en France sonne l’alerte. Selon Hovhannès Guévorkian, “l’Azerbaïdjan essaye de vider la population arménienne pour récupérer entièrement le territoire du Haut-Karabakh”.
D’après lui, “une nouvelle guerre est inévitable si l’Azerbaïdjan ne s’arrête pas”. Il appelle les Etats-Unis, la Russie et la France à se mettre autour d’une table pour parvenir à une paix durable au Karabakh.
Emmanuel Macron ne veut pas employer le terme “génocide”, contrairement aux parlementaires.
Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, va partir pour le Karabakh et accompagner un convoi humanitaire financé par les collectivités territoriales.
Retailleau explique son geste : “Je pars car la situation est exceptionnelle et catastrophique. L’Azerbaïdjan pratique une épuration ethnique et bloque un territoire.”
La guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie ont modifié le rapport de force entre l’Azerbaïdjan et l’UE. Cette république fournit davantage de gaz à l’UE. Bakou a même été qualifiée de partenaire fiable et digne de confiance par Ursula von der Leyen, lors de sa venue sur place le 18 juillet 2022.
“C’était une faute politique car c’est un accord qui permet de contourner les sanctions russes sur le gaz”, s’indigne Bruno Retailleau. “Macron aurait dû réagir à ce moment-là.”
La communauté internationale est trop focalisée sur l’Ukraine, et le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie passe sous les radars. “Ça devient un conflit un peu oublié. Latchine, ça se fait à l’abri du bruit énorme de la guerre en Ukraine”, confie, sous l’anonymat, un ancien diplomate français.
Dans sa lettre au président, la députée Renaissance du Rhône, Sarah Tanzilli, propose des sanctions économiques et financières à l’encontre du président azerbaïdjanais. Contactée par le JDD, la députée Renaissance du Rhône plaide également pour une intervention : “Des Casques bleus, ce serait l’idéal. La question d’un soutien militaire se pose. L’effort militaire de l’occident est très soft comparé à celui de l’Ukraine.”
Selon certains médias, la France prépare une résolution à l’ONU. Contacté par le JDD, le ministère des Affaires étrangères ne confirme pas cette information.
Le Quai d’Orsay rappelle juste que la France a demandé à plusieurs reprises la réouverture dans les deux sens du corridor de Latchine, conformément à l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 22 février dernier.
Source: Le JDD