L’axe Téhéran-Moscou-Erevan, un risque pour la stabilité du Caucase et de l’Europe ?

Depuis des siècles, le Caucase du Sud est sous influence de grandes puissances régionales. Aujourd’hui, la zone y est plus instable que jamais et l’Arménie se rapproche dangereusement de la Russie et de l’Iran, affirme Sébastien Boussois, docteur en sciences politiques, chercheur Moyen-Orient et relations internationales, dans son   publié sur le site EurActiv.fr.

“Si l’Azerbaïdjan est soutenu par la Turquie — membre de l’OTAN — et Israël, l’Arménie a fait des choix d’alliances qui la livre à la Russie et à l’Iran. Tout cela pourrait compliquer sérieusement sa relation à l’Europe et à ses soutiens”, note Sébastien Boussois.

Selon les autorités arméniennes, à l’heure actuelle, Erevan ne peut se passer de la Russie et de l’Iran.

Dans une interview à la télévision publique iranienne fin novembre 2022, le Premier ministre arménien, déclarait même que “l’Arménie cherche à approfondir les liens avec la République islamique d’Iran dans tous les domaines”.

“En réalité, l’Iran cherche depuis des années à revenir dans le grand jeu du Caucase-Sud et voit d’un très mauvais œil l’axe géostratégique qui se dessine depuis la fin de la seconde guerre du Karabakh entre Bakou, Ankara et Tel-Aviv”, note Boussois. Il rappelle que l’Iran a renforcé son soutien à l’Arménie. Dernièrement, Téhéran a vendu des drones à Erevan.

“La France est, depuis l’arrivée au pouvoir du président Emmanuel Macron, dans une posture ambigüe : elle soutient l’Arménie, mais aucune voix officielle ne condamne la diagonale Téhéran-Erevan-Moscou”,  note Sébastien Boussois.

Selon lui, L’Europe doit demander des gages à l’Arménie pour continuer d’entraîner le processus de paix soutenu et engagé par l’actuel président du Conseil européen, Charles Michel.

 

Source: EurActiv.fr

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