Arménie-Azerbaïdjan : la France veut donner “une chance à la paix”

Dans un contexte régional très tendu, la France tente de relancer les négociations en vue d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

C’est le sens du déplacement que la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, y a effectué du mercredi 26 au vendredi 28 avril, avant une étape en Géorgie, note le journaliste Jean-Dominique Merchet dans son article publié dans l’Opinion.

La visite de la ministre française a été mal accueillie à Moscou, où la porte-parole de la diplomatie l’a accusé d’entraver les efforts de médiation de Moscou. La Russie a d’ailleurs annoncé une prochaine rencontre entre Arméniens et Azerbaïdjanais à Moscou, sans plus de précision.

Des délégations arméniennes et azerbaïdjanaises se sont retrouvées à Washington, ce dimanche 30 avril, à l’initiative du secrétaire d’Etat, Antony Blinken. Il est possible que les deux dirigeants, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, se rencontrent lors du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) le 1er juin en Moldavie, comme ils l’avaient fait à Prague en octobre dernier. La France et l’UE, avec Charles Michel, espèrent jouer les médiateurs.

En vue d’un éventuel traité de paix, trois dossiers sont sur la table, explique Jean-Dominique Merchet.

D’abord, la délimitation exacte des frontières, héritées du découpage intérieur soviétique. Une mission d’observation de l’UE (EUMA), à laquelle Catherine Colonna a rendu visite, a été récemment mise en place, côté arménien, afin de faire baisser les tensions. Mais Bakou accuse l’Arménie d’utiliser l’EUMA “comme bouclier pour mener des incursions sur son territoire”.

Ensuite, “la garantie des droits des populations arméniennes du Haut-Karabagh à continuer à vivre dans cette zone dans le respect de leurs droits, de leurs cultures, de leur histoire”, selon le Quai d’Orsay. Cette formule implique la reconnaissance de la souveraineté azerbaïdjanaise, mais nécessiterait de sérieuses concessions politiques de la part de Bakou.

Enfin, les “voies de communication” : non seulement la réouverture du corridor de Latchine entre l’Arménie et le Karabakh, mais également celui de Zanguezour, en territoire arménien, qui permettrait de relier l’Azerbaïdjan et sa région séparée du Nakhitchevan.

 

Source: L’Opinion

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