Manifestations en Géorgie : Moscou dénonce une “tentative” de coup d’Etat

La Russie a présenté vendredi 10 mars comme une “tentative” de coup d’Etat occidentale les manifestations massives en Géorgie qui ont contraint le gouvernement à abandonner un projet de loi comparé par ses détracteurs à une législation russe répressive, a fait savoir La Croix.

Les manifestants et l’opposition comparaient le projet de loi abandonné à un texte en vigueur en Russie sur les “agents de l’étranger” et utilisé pour faire taire les opposants du Kremlin. Le texte prévoyait de classer comme “agents de l’étranger” les ONG et médias recevant plus de 20% de leur financement de l’étranger, sous peine d’amendes.

La présidence russe a dit voir dans la mobilisation “la main” des Etats-Unis s’efforçant de provoquer “un sentiment antirusse”.

Pour Moscou, la mobilisation est un “prétexte pour lancer une tentative de changement de régime par la force”, a affirmé vendredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Il a comparé les manifestations à la révolution de 2014 en Ukraine, considérée par Moscou comme un coup d’Etat fomenté par l’Occident qui soutient l’Ukraine face à l’invasion russe depuis un an.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait attaqué la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili soulignant qu’elle avait salué comme une “victoire” l’annonce du retrait du texte “non pas depuis la Géorgie, mais depuis l’Amérique”. C’est donc le signe que “la main bien visible de quelqu’un cherche à provoquer un sentiment antirusse”, a estimé Peskov, dans une accusation visant clairement Washington.

“Ça fait plus de deux siècles que les Russes attaquent, qu’ils agressent, qu’ils occupent des territoires de pays souverains, ce qui est important c’est ce que la population géorgienne a voulu dire lorsqu’elle est sortie dans la rue une fois de plus”, a déclaré vendredi sur la chaîne LCI Zourabichvili, depuis New York.

“Nous avons déjà des troupes russes chez nous, cela n’a pas empêché la Géorgie de rester indépendante et de poursuivre sa voie vers l’Europe rien ne pourra nous en empêcher”, a-t-elle poursuivi, martelant que c’est “la seule voie qui existe pour une Géorgie souveraine et indépendante”.

Auparavant, Emmanuel Macron avait dénoncé des “pressions très fortes” pesant sur la Géorgie, “traversée par des mouvements préoccupants”, souhaitant “un apaisement par rapport aux tensions régionales”.

 

Source: La Croix

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