“C’est une véritable épuration ethnique qui s’est déroulée au Karabakh puisque ces territoires sont désormais vides de toute présence arménienne”, affirme Laurent Leylekian, secrétaire du Cercle d’Amitié France-Artsakh, consultant en géopolitique, dans son article publié sur le site de l’Association de Soutien à l’Armée Française (ASAF), mardi 14 mars.
“Politiquement parlant, ce conflit a réinstallé la Russie dans la région. C’est Moscou qui a sifflé la fin des hostilités, imposé à l’Azerbaïdjan un cessez-le-feu et la présence de ses propres troupes en tant que forces de maintien de la paix.
Ces troupes sont localisées un peu partout en Artsakh, le long de la frontière arméno-azerbaïdjanaise mais aussi à Aghdam, c’est- à-dire en Azerbaïdjan ce qui constitue une première depuis la fin de l’Union soviétique. Effet collatéral de ce nouvel état de fait, l’éviction totale des Occidentaux de la région. Le sort de l’Artsakh, de l’Arménie et même de l’Azerbaïdjan dépend désormais uniquement des tractations et des rapports de force entre Russes et Turcs”, note Laurent Leylekian.
“Si Erevan a bien compris que la survie de l’Arménie ne tient plus que jamais qu’aux Russes, les sentiments hostiles à ce “faux-frère” dominent néanmoins maintenant dans la rue”, fait-il savoir.
Il critique les contrats énergétiques entre l’UE et l’Azerbaïdjan et estime que la France ne soutient pas suffisamment l’Arménie.
“Quant à la France, la forte et remarquable mobilisation des élus locaux, régionaux et même nationaux n’a pour l’instant pas convaincu l’exécutif de mettre en place des actions concrètes au-delà des protestations d’amour à l’égard des Arméniens. La mise en place d’un pont aérien de ravitaillement de l’Artsakh réclamée à cor et à cri par Erevan et par Stepanakert est pour l’instant restée lettre morte et Paris ne semble pas non plus pressé de fournir une quelconque assistance logistique ou sécuritaire à l’Arménie”, note Laurent Leylekian.
Source: Site de l’ASAF