La normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie est-elle possible ?

Euronews se penche, vendredi 24 mars, sur les relations entre l’Arménie et la Turquie.

En solidarité avec l’Azerbaïdjan, “la République de Turquie a unilatéralement suspendu ses relations avec l’Arménie en 1993” après la victoire d’Erevan lors de la première guerre du Haut-Karabakh, fait remarquer le politologue Ahmet Insel. Dès lors, Bakou est devenu un acteur central du dossier armeno-turc, et exige, depuis, qu’Erevan reconnaisse sa souveraineté sur ce territoire.

Ankara s’aligne donc sur les exigences azerbaïdjanaises en maintenant sa frontière arménienne fermée, “le coût à payer d’une normalisation armeno-turque étant trop élevé pour le président turc”, analyse le journaliste Tigrane Yegavian.

“Mais la Turquie n’est absolument pas opposée à l’ouverture des frontières si les Arméniens arrivent justement à mettre de côté  la question du Karabakh et surtout à répondre aux demandes des Azéris, c’est-à-dire des concessions territoriales, un corridor dans le Sud de l’Arménie vers l’exclave du Nakhitchevan parce que les Turcs voient ce pays comme une voie de communication importante pour les relier à l’Azerbaïdjan”, ajoute Yegavian.

Ces concessions demandées par l’Azerbaïdjan sont catégoriquement rejetées par l’Arménie, qui invoque sa souveraineté. Ce corridor est aussi vu comme une menace par l’Iran, qui ne souhaite pas que son accès à l’Arménie puisse être entravé.

“S’il y a un changement de gouvernement, il ne faut pas trop s’attendre à des changements rapides et significatifs sur les relations entre Ankara et Erevan. La coalition formée autour du candidat d’opposition Kemal Kiliçdaroglu étant très hétéroclite, composée notamment de partis nationalistes, dont le IYI Parti. Cette formation politique est issue du parti d’extrême droite nationaliste des Loups gris et serait très réticente à passer outre la volonté de l’Azerbaïdjan”, juge Ahmet Insel.

 

Source: Euronews

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