L’organe judiciaire des Nations unies a sommé mercredi 22 février l’Azerbaïdjan de mettre fin au blocus du corridor de Latchine, a fait savoir France 24.
L’Azerbaïdjan “doit prendre toutes les mesures dont elle dispose afin d’assurer la circulation sans entraves des personnes, des véhicules et des marchandises le long du couloir de Latchine dans les deux sens”, a déclaré Joan Donoghue, juge présidente de la Cour internationale de justice (CIJ). Il y a “urgence” à mettre fin au blocus qui pourrait causer “un préjudice irréparable”, a-t-elle ajouté lors d’une audience.
France 24 a interrogé Taline Papazian, chargée de cours à Sciences-Po Aix et directrice de l’ONG Armenia Peace Initiative, sur les enjeux de l’ordonnance de la CIJ et ses conséquences.
“Cette décision est très importante, elle est loin de l’ordre du symbole. Elle est capitale dans le sens où elle reconnaît que le corridor de Latchine est sous blocus, contrairement aux affirmations de Bakou”, affirme Taline Papazian. Cependant, “il est trop tôt pour savoir si la décision de la CIJ va directement peser en faveur d’une levée rapide du blocus”.
“Les Arméniens du Haut-Karabakh sont pris en tenailles entre les forces russes, qui sont l’arme aux pieds, et les forces armées azerbaïdjanaises qui réclament désormais l’instauration de checkpoints, ce qui reviendrait à conditionner chaque entrée et sortie au bon vouloir de Bakou”, avance la chercheuse.
Selon elle, “on reste au bord d’une possible guerre, même si la mission d’observation de l’UE, déployée en début de semaine à la frontière entre les deux pays, l’éloigne à court terme”.
Source: France 24