Depuis le 12 décembre 2022, la seule route reliant le Karabakh à l’Arménie est coupée par des militants se présentant comme des écologistes azerbaïdjanais. Erevan accuse Bakou d’orchestrer sciemment le blocus de cette enclave, rapporte Radio France, samedi 28 janvier.
“L’achat de pain est un vrai problème, on ne trouve plus de farine, ni de sucre. Nous n’avons plus de fruits ni de légumes, je suis contrainte de rationner mon petit garçon de trois ans, de lui expliquer. Les couches pour bébé et les médicaments manquent cruellement. Les pharmacies sont vides”, témoigne par téléphone Marianna Abrahamian, codirectrice du centre culturel Paul Eluard de Stepanakert.
Le corridor de Latchine est coupé depuis le 12 décembre. Ce matin-là, des Azerbaïdjanais, se présentant comme des militants écologistes protestant contre des mines illégales dans la région, coupent la route reliant la ville de Goris à Stepanakert.
“Ces activistes ont été identifiés. Il s’agit de membres des services spéciaux azerbaïdjanais, et d’étudiants qui ont été payés pour venir ici bloquer la route”, affirme le Premier ministre (de facto) de la République non reconnue internationalement d’Artsakh, Ruben Vardanyan.
La journaliste Virginie Pironon fait remarquer que 2 000 soldats qui ont été envoyés par Moscou au Karabakh ne sont pas intervenus depuis le début de cette nouvelle crise.
“Ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas débloquer le corridor, c’est qu’ils ne le veulent pas”, affirme la défenseure des droits de l’Arménie, Kristinne Grigorian. “Ainsi, l’Azerbaïdjan dicterait ses volontés à Moscou ? Cette situation est pour le moins bizarre.”
Source: Radio France