Géopoliticien Jean-Baptiste Noé : “En dépit du cessez-le-feu, les tensions sont toujours très vives au Karabakh”

“Le sort du Karabakh est lié aux pourparlers de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et au pouvoir de la Russie qui assure encore une présence avec ses Casques bleus”, note le géopoliticien Jean-Baptiste Noé dans son article publié, vendredi 23 décembre, sur le site d’actualités Aleteia.

“L’Azerbaïdjan pensait aboutir à un traité de paix avec l’Arménie à la fin de l’année 2022, mettant à profit l’enlisement de la Russie en Ukraine pour négocier seul avec Erevan sans que Moscou n’intervienne ou n’impose son plan. Ces négociations n’ont pas abouti et aucune paix ne se profile à l’horizon. Bakou a donc décidé de passer à la vitesse supérieure en accentuant la pression sur le Karabakh et sur l’Arménie pour qu’un accord soit trouvé à son bénéfice. Ayant usé la voie diplomatique, l’Azerbaïdjan a opté pour l’arme du blocus”, affirme Jean-Baptiste Noé.

“Le motif invoqué par Bakou pour justifier la fermeture du corridor de Latchine est que des armes circulent de façon illégale vers le Karabakh. L’Azerbaïdjan souhaite pouvoir surveiller et contrôler ces flux, alors que les pourparlers de paix avec les forces russes ont échoué. Le cessez-le-feu de 2020 avait prévu que les forces russes devaient assurer la sécurité du corridor. Celles-ci ne le faisant pas du fait de la guerre en Ukraine, Bakou supplée au vide laissé par la Russie en installant ses propres postes de douane et en contrôlant les frontières de Latchine. Ces événements au Caucase sont les répliques diplomatiques du séisme ukrainien. D’où le blocus opéré à l’encontre du Karabakh qui a plongé la population dans une nouvelle détresse humanitaire”, estime Jean-Baptiste Noé.

 

Source: Aleteia

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