La journaliste Elisabeth Pierson a réalisé un reportage en Arménie, consacré au groupe paramilitaire VOMA (“l’art de survivre”), publié mercredi 23 novembre dans Le Figaro.
L’organisation paramilitaire VOMA a été créée en 2014. Ici chaque soir, une cinquantaine de civils de tous âges se réunit pour apprendre l’art de la défense en période de conflit. Plus de la moitié sont des femmes, les plus jeunes ont 16 ans. Les instructeurs volontaires enseignent le maniement des armes mais aussi les premiers secours, la cartographie, le déminage ou encore l’alpinisme.
Le long de la frontière, les échanges de tirs sont presque quotidiens, fait remarquer la journaliste.
“Former des militaires, on n’a plus le temps pour ça. Alors, on donne ce qu’on peut aux civils”, dit Vova Vartanov, fondateur de VOMA et ancien officier de renseignement en Arménie. Il veut transmettre son savoir militaire pour un peuple “plus fort, plus résistant”.
En 2020, le parquet général d’Azerbaïdjan a qualifié le groupe et son chef de “terroristes”.
Aux yeux des autorités arméniennes, il s’agit simplement d’une organisation patriotique et engagée. Vova Vartanov, lui, dit s’inspirer du concept suisse des citoyens-soldats.
Depuis les dernières tensions avec l’Azerbaïdjan le long de la frontière mi-septembre, les inscriptions à VOMA ont bondi de quelques centaines à près de 4000.
D’autres organisations, comme Azatazen, participent aussi à la formation des civils. Près de 100.000 personnes ont déjà été formées ces dernières années.
“Ce n’est pas de résistance qu’il s’agit ici, mais de survie”, explique l’ancien officier de renseignement. “Quand vous avez perdu l’Alsace-Lorraine en 1870, cinquante ans plus tard, il y avait toujours autant de Français dans la région. Nous, si l’Azerbaïdjan nous envahit, nous n’avons que le choix entre partir ou mourir. Ainsi, les civils s’entraînent pour leur droit à la vie. Tant que l’un des deux pays n’aura pas disparu, la guerre durera”.
Source: Le Figaro