Un reportage à Choucha a été réalisé par le rédacteur en chef du journal “Musulmans en France”, Jean-Michel Brun.
“Choucha était la capitale intellectuelle et artistique de l’Azerbaïdjan pendant des siècles. En 1992, la ville a été envahie par les troupes arméniennes. Après 30 ans d’occupation, en 2020, Choucha a été libérée. Pendant ces 30 ans d’occupation, la ville a été soit en partie détruite, soit laissée à l’abandon.
Aujourd’hui, après la libération, Choucha est en train d’être reconstruite et redeviendra la grande capitale culturelle et artistique qu’elle était”, raconte Jean-Michel Brun.
Elchin Mamedov, professeur en relations internationales, revient sur l’histoire de Choucha interrogé par le journal “Musulmans en France”. Mamedov est né à Choucha et y a habité jusqu’à l’expulsion des Azerbaïdjanais par les troupes arméniennes.
“La fondation du khanat du Karabakh est intimement liée à au nom et à l’activité de Panah Ali Khan. Le khanat du Karabakh a été créé au milieu du XVII siècle. Après la mort du shah de Perse Nadir Shah, Panah Ali Khan a décidé de construire la forteresse de Bayat près de la région d’Aghdjabedi dans la province de Kebirli, qui était un lieu très stratégique pour le Karabakh. Mais les premières batailles ont démontré que cet emplacement n’était pas le meilleur car il n’était pas suffisamment élevé. Il a donc déplacé sa forteresse dans un autre lieu, appelé Chahboulag, en 1750, à 10 km d’Aghdam, non loin de la source Chahboulag. Ainsi, Chahboulag devient la résidence et la capitale du khanat du Karabakh.
Mais Panah Ali Khan n’était pas encore satisfait de l’efficacité stratégique de Chahboulag. Entre 1750 et 1752, il s’inspire de l’architecture monumentale de Chahboulag pour édifier une nouvelle forteresse nommée Choucha. La ville possedait 3 portes. La première s’appelait la porte de Gandja, car elle était orientée en direction de la ville de Gandja, vers laquelle une route partait de cette porte, la deuxième porte était la porte d’Irevan, qui donnait sur la route allant à Irevan et qui passait par le village de Khalfali, et la troisième porte était la porte de l’est, ou porte d’Aghoghlan, qui passait près de la prison de Choucha.”
Source: Musulmans en France