Le Conseil de sécurité de l’ONU a fermement condamné, vendredi 23 juillet, les récents appels du président turc Recep Tayyip Erdogan à une partition de Chypre en deux États, réaffirmant que le règlement du conflit dans l’île ne pouvait passer que par l’instauration d’un régime “fédéral bicommunautaire”, a fait savoir Courrier International.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné vendredi à l’unanimité les propos d’Erdogan, prononcés lors de sa visite cette semaine dans le nord de Chypre, contrôlé par la République turque de Chypre Nord (RTCN).
Recep Tayyip Erdogan avait plaidé pour la création de deux États séparés dans l’île – l’un chypriote turc, l’autre chypriote grec – et annoncé la poursuite de la réouverture de Varosha, une ville fantôme sous contrôle militaire, autrefois habitée par des familles chypriotes grecques.
Le Conseil de sécurité a exprimé “son profond regret face à ces actions unilatérales, qui vont à l’encontre de ses résolutions et déclarations précédentes” et a réclamé “l’arrêt immédiat de tous les changements opérés à Varosha depuis octobre 2020”, afin d’éviter toute action qui pourrait “provoquer des tensions sur l’île et nuire aux espoirs de trouver un accord”.
Pour le Cyprus Mail, “le Conseil de sécurité a réaffirmé son engagement pour une solution durable, complète et juste, en accord avec les souhaits du peuple chypriote, et basée sur le principe d’une fédération bicommunautaire et bizonale assurant l’égalité politique” entre les communautés grecque et turque.
Le ministère turc des Affaires étrangères dénonce des “critiques infondées” nourries par la “propagande grecque et chypriote grecque”. Il a nié que le RTCN veuille “confisquer les propriétés de Varosha pour y installer des colons”, rapporte l’agence officielle turque Anadolu.
Le quotidien turc Hürriyet affirme que la réouverture d’une partie de Varosha devrait faciliter le retour de centaines de familles chypriotes grecques, qui avaient fui la ville en 1974, lors de l’invasion militaire turque. Elles se verraient attribuer un statut spécial, semblable à celui “accordé aux Grecs vivant dans la péninsule de Karpas”, située dans la zone chypriote turque.
Le leader de la RTCN, Ersin Tatar, a assuré que les Chypriotes Grecs pourraient réclamer leurs possessions, à travers la Commission installée en 2005 pour régler les conflits liés à la propriété dans le nord de l’île, rapporte Euronews.
Mais les Chypriotes Grecs n’en croient pas un mot, ne voyant dans l’annonce “qu’une façon de faire pression sur eux pour qu’ils vendent leurs propriétés”.
Source: Courrier International