La Turquie a qualifié mardi 20 juillet soir de “nulles et non avenues” les critiques émises par le chef de la diplomatie de l’Union européenne contre le président turc Recep Tayyip Erdogan à propos de Chypre, ajoutant que Bruxelles ne pouvait jouer aucun rôle dans la résolution du conflit bientôt cinquantenaire, a fait savoir Mediapart.
Le ministère turc des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué que les critiques formulées par Josep Borrell montraient qu’il “se comportait comme un porte-parole ou un défenseur de l’administration chypriote grecque et de la Grèce, qui abusent de leur droit de veto au sein de l’UE”.
Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, s’est dit préoccupé par l’annonce d’Erdogan d’un projet de réouverture de l’ancienne station balnéaire de Varosha à Chypre qu’il a jugé inacceptable. Il a dénoncé “une décision unilatérale inacceptable visant à modifier le statut de Varosha”.
La réouverture de cette ancienne station balnéaire, fuie par ses habitants en 1974 et entourée de barbelés par l’armée turque, est une ligne rouge pour le gouvernement chypriote-grec. “La vie reprendra à Varosha”, a affirmé Erdogan.
“L’UE souligne une nouvelle fois la nécessité d’éviter les actions unilatérales contraires au droit international et les nouvelles provocations, qui pourraient accroître les tensions sur l’île et compromettre la reprise des pourparlers en vue d’un règlement global de la question chypriote”, a déclaré Borrell dans un communiqué.
Le président turc a réaffirmé mardi 20 juillet lors d’une visite à Chypre-Nord son attachement à une solution à deux Etats et a accusé le gouvernement chypriote-grec de “malhonnêteté” pour résoudre le problème de la partition de l’île méditerranéenne.
Le ministère turc des Affaires étrangères a également déclaré que le communiqué de Borrell était “une preuve de plus que l’UE est déconnectée des réalités de la question chypriote”, et qu’il était donc exclu qu’elle joue le moindre rôle pour résoudre le problème.
L’île méditerranéenne est divisée depuis que son tiers-nord a été envahi en 1974 par la Turquie, en réaction à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce. Les négociations sur une réunification de l’île sont au point mort depuis 2017.
L’UE refuse toute solution à deux Etats pour le règlement de ce conflit.
Source: Mediapart