L’ambassadeur de Turquie en France Ali Onaner a répondu aux questions de RFI sur les sujets qui seront abordés lors du sommet de l’Otan lundi 14 juin.
Ali Onaner pense que la rencontre avec monsieur Biden sera l’occasion d’aborder la question de l’utilisation par les alliés de la Turquie des terroristes du PKK en Syrie. “C’est une chose que nous n’accepterons pas, c’est une erreur qu’ont faite nos alliés, et nous les incitons à revenir sur cette erreur.”
L’ambassadeur attend de ses alliés, et en particulier de Washington, de cesser totalement toute forme de coopération avec les terroristes du PKK, sous prétexte d’une prétendue lutte que mènerait le PKK contre Daech. “On voit aujourd’hui que l’utilisation de ces terroristes est contre-productive, car nos alliés deviennent les otages de cette organisation terroriste, à travers notamment des camps de détentions, où le PKK prétend retenir des personnes liées à Daech et en fait tient nos alliés en otages en utilisant ces camps.”
Ali Onaner a également abordé la question du choix de la Turquie de s’équiper en missiles anti-missiles russes, les S 400. “Nos alliés n’ont pas été capables de répondre à notre besoin, donc ils sont responsables de l’obligation dans laquelle s’est trouvée la Turquie d’aller s’équiper ailleurs pour résoudre cette question. Il faudrait tout d’abord que notre allié américain puisse être capable de fournir la Turquie avec les équipements que la Turquie souhaite acheter, notamment les missiles Patriot. L’achat par la Turquie des missiles S 400 est causé directement par cette difficulté de nos alliés de fournir les équipements que nous avions souhaités. Si nos alliés reviennent sur leurs erreurs et fournissent à la Turquie les équipements qui lui sont nécessaires, la Turquie n’aura plus besoin d’acheter les équipements liés aux S 400.”
Juste après le sommet de l’Otan, le président Recep Tayyip Erdogan se rendra trois jours en Azerbaïdjan, il ira notamment dans la ville de Choucha. L’ambassadeur explique le sens de cette visite: “Le sens de cette visite est une continuité naturelle des relations de proximité que la Turquie a toujours eu avec l’Azerbaïdjan. Les territoires dont vous parlez sont les territoires de l’Azerbaïdjan qui ont été occupés illégalement pendant trente ans par l’Arménie. Le groupe de Minsk malheureusement n’a pas été capable de mettre fin à cette occupation illégale arménienne et les récentes agressions de l’Arménie -qui ont alimenté ce conflit- ont finalement abouti à un résultat où l’Arménie s’est retrouvée obligée de quitter les territoires qu’elle occupait. Ces territoires qui sont azerbaidjanais peuvent bien sûr faire partie d’une visite d’un dirigeant étranger ami.”
Source: RFI