En Turquie, les violences contre les femmes se banalisent

Le nombre de femmes tuées par un de leurs proches augmente d’année en année, a fait savoir Le Monde vendredi 12 mars.

Ibrahim Zarap, 27 ans, a frappé à coups de pied la tête son ex-femme, Emriye, qu’il a jetée par terre et qui gît inconsciente sur l’asphalte. 

Emriye, dont il est divorcé depuis plus de deux ans, était venue lui amener leur fille, âgée de 5 ans dont il avait la garde pour le week-end. Quelques mots sont à peine échangés entre eux que l’homme se jette sur la femme et la précipite à terre. 

Des passants ont appelé la police. Ibrahim a été emmené au poste. La victime et sa fille ont été conduites en ambulance à l’hôpital.

Emriye, 25 ans, a fort heureusement survécu à son agression mais Fatma Kovan, 26 ans, une mère de famille de Denizli, dans la région égéenne, n’a pas eu cette chance. Son ex-mari l’a abattue avec un fusil de chasse le jour même où Emriye se faisait frapper en pleine rue.

Emriye, tout comme Fatma, étaient allées se plaindre à la police des menaces reçues de leurs ex-conjoints, sans résultat.

La liste des victimes s’allonge d’année en année. Vingt-deux femmes ont été tuées en Turquie en 2002, 404 en 2018, 474 en 2019, 300 en 2020. La baisse constatée en 2020 peut s’expliquer par le fait qu’une partie des assassinats seulement a pu être répertoriée sur fond de lenteurs administratives liées à la pandémie de Covid-19.

Le député Sezgin Tanrikulu appelle le gouvernement à appliquer au plus vite la convention d’Istanbul qui vise à prévenir et à combattre ce genre de violences, une initiative chapeautée par le Conseil de l’Europe.

 

Source: Le Monde

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