Turquie, la grande fuite en avant

Jacques Munier, présentateur du “Journal des idées” sur France Culture résume la politique récente de la Turquie, mardi 19 janvier.

Le président turc a nommé début janvier un proche du pouvoir au poste de recteur de la prestigieuse université du Bosphore, provoquant l’indignation des professeurs et des étudiants ainsi que des médias indépendants. Le communiqué, publié le 3 janvier par le corps enseignant, résume la situation: “Pour la première fois depuis le régime militaire de 1980, un administrateur non élu et n’appartenant pas au corps enseignant de l’université a été nommé recteur”. 

Au plan géopolitique, “la Turquie adopte une posture de plus en plus hostile aux pays occidentaux” dont son activisme en Méditerranée orientale et en Libye est l’illustration, résume Jana Jabbour, enseignante à Sciences-Po, dans la revue Politique étrangère

L’économiste et politologue Ahmet Insel évoque sur le site de Marianne les enjeux économiques entre la Turquie et la Chine: les investissements chinois dans des infrastructures – une ligne de train à grande vitesse, le développement du réseau 5G avec Huawei… – des projets pourvoyeurs d’emplois dans un pays qui en manque. La Chine a acheté les deux tiers des actions du port de Kumport, près d’Istanbul. Et en janvier 2020, un autre consortium a acquis 51 % du pont reliant l’Europe à l’Asie par le Bosphore. L’intérêt de ces opérations pour la Chine réside évidemment dans la proximité avec le continent européen, en profitant de l’accord douanier de la Turquie avec l’UE pour produire ou transformer des marchandises à destination de notre marché. Mais la géopolitique est également de la partie.

 

Source: France Culture

Print Friendly, PDF & Email