Le journal “Musulmans en France” sur la communauté chrétienne albanienne-oudie en Azerbaïdjan

Robert Mobili, chef de la communauté albanienne-oudie, a accordé un entretien au journal “Musulmans en France” où il a parlé des Oudis en Azerbaïdjan.

Qui sont les “Oudis” ?

Les Oudis sont aujourd’hui environ dix mille en Azerbaïdjan.  Ils possèdent leur propre langue, leur propre religion, leur propre culture et leurs propres traditions.

Des informations à leur sujet peuvent être trouvées dans l’ouvrage “Histoire” de l’auteur grec Hérodote du cinquième siècle avant avant J.-C., dans l’ouvrage “Géographie” de Strabon, qui vécut au premier siècle avant avant J.-C., dans les œuvres de Caecili Secundi Pline, Azinius Guadrate ainsi que chez de nombreux autres auteurs anciens. Une excellente source de documentation est “l’Histoire de l’Albanie du Caucase” de Musa Kalankatuklu, qui vécut au VIIIe siècle.

Les  Oudis sont des citoyens de la République d’Azerbaïdjan qui vivaient autrefois dans l’ancienne Albanie du Caucase et qui vivent maintenant dans les districts de Gabala et d’Oghuz en Azerbaïdjan. L’Azerbaïdjan est historiquement un lieu habité par de nombreux peuples et groupes ethniques qui s’est attaché à conserver leur identité ethnique, leurs croyances religieuses et leurs traditions, qui ont toutes survécu jusqu’à nos jours. Comme d’autres minorités, les Oudis ont préservé leur riche passé historique grâce à la politique de multiculturalisme de l’Etat et ont établi des liens avec les Azerbaïdjanais dans toutes les domaines.

D’après le “Voyage au Caucase” de l’écrivain français Alexandre Dumas, les Oudis sont issus de tribus vivant dans le Caucase. 

Les oudis en Azerbaïdjan

Le Centre de culture populaire des Oudis, établi dans le village de Nidj à Gabala, ancienne capitale du Royaume de l’Albanie du Caucase, est fortement engagé dans le développement et la préservation des anciennes traditions des Oudis. L’Etat azerbaïdjanais apporte un soutien permanent aux activités de la communauté oudie.

Le folklore des Oudis est très coloré. Divers jeux, divertissements, chansons lyriques et héroïques, danses, légendes et mythes sont liés à la vie quotidienne. Même après s’être convertis au christianisme, les Oudis, comme d’autres tribus d’Albanie du Caucase, n’ont pas oublié leurs vies et leurs traditions passées. La vénération de  la lune découlant de leurs croyances passées demeure par exemple toujours présente.

Bien que les Oudis soient chrétiens, le sacrifice est une pratique assez répandue. Ces sacrifices sont accomplis dans des sanctuaires considérés comme sacrés. Il en existe dans chaque quartier et rue de Nidj. 

La communauté religieuse chrétienne albanienne-oudie a été reconnue en République d’Azerbaïdjan en 2003. À partir de cette date, l’État a commencé à restaurer des églises et favoriser la pratique du culte. En 2006, l’une des plus anciennes églises du Caucase, le temple de Kich dans le district de Chéki, a été restaurée, et l’un des trois temples chrétiens situés dans le village de Nidj, l’église Saint Elysée de Jotari  a pu être rouvert au culte  de la communauté des Oudis.

L’Eglise apostolique autocéphale d’Albanie était depuis longtemps une église indépendante en Azerbaïdjan. Après l’occupation du Caucase par la Russie tsariste, cette église fut subordonnée à l’Église grégorienne arménienne dans les années 1830. Le rétablissement de l’indépendance de l’Azerbaïdjan a permis aux Oudis de restaurer l’Église apostolique d’Albanie. 

On trouve d’anciennes églises albanaises à Latchin, Kalbajar et Gubadli au Karabakh.

Le Président azerbaïdjanais accorde chaque année une aide financière grâce à laquelle la communauté albanienne-oudie est en mesure de poursuivre ses activités, notamment la restauration de ses monuments.

 

Source: journal “Musulmans en France”

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