L’Azerbaïdjan a annoncé le début de ses premières livraisons de gaz vers l’Europe depuis le gigantesque gisement de Shah Deniz, rapporte RFI dimanche 4 janvier.
Au-delà de la dépendance actuelle au gaz russe, l’Europe cherche aussi à accroître ses livraisons de gaz afin de permettre notamment à l’Europe centrale et orientale de remplacer leurs centrales électriques à charbon par des centrales à gaz, beaucoup moins polluantes en CO2.
Didier Julienne, expert en ressources naturelles, rappelle que “l’Europe importe 90 % de son gaz. La Russie représente entre 40 et 50 % suivant les années, la Norvège une vingtaine de pourcents et ensuite viennent quasiment à égalité le Qatar et l’Algérie. Par conséquent, un nouveau fournisseur tel que l’Azerbaïdjan ne peut que réduire la part des autres fournisseurs, notamment la Russie. L’Europe de l’Est, c’est-à-dire la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, sont dépendantes du charbon pour leur électricité à hauteur de 80, 60 ou 40 %. Donc cela veut dire qu’elles sont fortement émettrices de CO2 et il est nécessaire grâce au Green New Deal européen de changer ça, de faire moins de charbon et de faire plus de gaz naturel. Nous avons donc besoin de beaucoup plus de fournisseurs de gaz. Si nous avons trois ou quatre fournisseurs qui sont chacun à 10 %, ce qui n’est pas le cas encore actuellement, si nous pouvons avoir l’Azerbaïdjan qui monte à 10 %, le Qatar qui monte à 10 %, les États-Unis qui montent à 10 % par exemple, à ce moment-là, nous aurons largement diversifié nos besoins en gaz.”
Situé au large de ce pays du Caucase riche en hydrocarbures, le champ géant Shah Deniz, découvert en 1999, pourrait renfermer environ 1 000 milliards de mètres cubes de gaz sur une surface de 860 kilomètres carrés, selon les estimations.
Terminé en 2020, le réseau Shah Deniz comporte 3 500 kilomètres de gazoducs permettant d’acheminer à terme 10 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l’Europe et six milliards vers la Turquie.
Source: RFI