Olivier Faure, député PS, lors de la séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale mardi 15 décembre, a posé la question à Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères: “Pourquoi la France n’était pas présente à la table des négociations lors de la signature de l’accord de cessez-le-feu? L’accord signé entérine la victoire azerbaïdjanaise. Le statut de ce qui reste de la république de l’Artsakh demeure flou. Dans ces conditions, pouvez-vous nous traduire ce que dit le chef d’Etat quand il a déclaré qu’un travail devrait être mené pour définir les paramètres d’un règlement politique durable qui assurent le maintien en de bonnes conditions des populations arméniennes au Haut-Karabakh. L’assemblée comme le Sénat ont donné leur vision de ces fameuses “bonnes conditions” en vous invitant à reconnaître l’indépendance du Haut-Karabakh. Allez-vous entendre les parlementaires quasi unanimes de deux chambres?”
La réponse de Jean-Yves Le Drian: “J’ai aussi entendu le ministre des Affaires étrangères d’Arménie qui est venu me voir il y a trois jours, avec lequel j’ai eu une longue conversation et avec lequel j’ai fait une conférence de presse commune. Je l’ai entendu. Il venait me remercier de l’action de la France, de sa détermination, me dire qu’il fallait respecter l’accord du 9 novembre, me dire aussi qu’il comptait sur la France pour contribuer à la stabilisation de la situation, me dire aussi qu’il comptait sur la France pour rester membre de la coprésidence du groupe de Minsk indispensable pour la suite. Voilà ce qu’il m’a dit. Je compte sur les autorités arméniennes pour faire connaître le point de vue des arméniens, ça me paraît la nature des choses et la base de la compréhension diplomatique. Alors, au-delà de cela, il y a des sujets qui sont sur la table. Il y a la question de la consolidation du cessez-le-feu. Il faut consolider le cessez-le-feu. Il faut aussi poursuivre nos actions pour que les déplacés puissent revenir dans le Haut-Karabakh, puissent retrouver vie dans le Haut-Karabakh. Il faut aussi faire en sorte que l’ensemble des milices extérieures se retire de l’ensemble de la région. Nous sommes en train d’agir en ce sens, en particulier, avec un vol humanitaire que nous avons organisé très important, deux autres avions vont partir avant Noël à Erevan. Et puis, enfin, il y a la discussion politique à mettre sur la table avec les uns et les autres dans le cadre du groupe de Minsk et c’est la raison pour laquelle les représentants du groupe de Minsk sont à Erevan”.