Jérémie Berlioux, correspondant de Libération en Turquie, dans un article publié mardi 22 décembre, analyse les raisons pour lesquelles les drones sont des facteurs clés des succès d’Ankara.
Le journaliste note qu’il y a plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrant des destructions de véhicules militaires par des drones.
Jérémie Berlioux affirme que “le président Erdogan n’a jamais caché son intention de faire de son pays une puissance mondiale… Les drones jouent un rôle central dans cette politique”.
Selon Can Kasapoglu, spécialiste des questions de défense pour le think tank stambouliote Edam, “La Turquie voit dans les systèmes militaires sans pilote et la guerre robotique plus qu’une simple modernisation de son portfolio. C’est une opportunité d’être à l’avant-garde de la prochaine percée géopolitique”. Il souligne qu’il y a “un fossé technologique entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui s’apparente à combattre la poudre à canon avec des arcs et des flèches”.
D’après Berlioux, “c’est dans les montagnes du sud-est de la Turquie et du nord de l’Irak que les drones armés “made in Türkiye” ont démontré leur efficacité”.
Un journaliste kurde irakien, souhaitant demeurer anonyme, explique que “Depuis l’arrivée des drones, les combattants ne sont plus en sécurité nulle part. Ils ne peuvent plus se déplacer comme ils le souhaitent”.
Jérémie Berlioux affirme que “c’est après le coup d’Etat manqué de juillet 2016 que les drones turcs ont acquis leur notoriété”. Il fait remarquer que les drones de Selçuk Bayraktar sont devenus “les ambassadeurs d’une politique visant à augmenter l’intérêt pour les nouvelles technologies et l’innovation au sein de la population.”
A la fin de l’article, l’auteur attire l’attention sur le fait que “L’an dernier, la Turquie a vendu 3 milliards de dollars d’équipements militaires (contre 56 milliards pour les Etats-Unis en 2018 et 10 milliards pour la France en 2019), dont des drones au Qatar et à l’Ukraine.”
Source: Libération