Le président du Haut-Karabakh a accusé mercredi 16 décembre les forces azerbaïdjanaises d’avoir capturé plusieurs dizaines de combattants de la région séparatiste malgré le cessez-le-feu conclu sous l’égide de la Russie. Armelle Charrier, chroniqueuse internationale à France 24, décrypte la situation:
“C’est Vladimir Poutine qui se veut un arbitre de la zone. Il ne veut prendre parti ni pour les uns, ni pour les autres, même si historiquement, il est plutôt lié à l’Arménie. Il y a des traités militaires avec l’Arménie, il y a une communauté chrétienne qui veut soutenir aussi les arméniens. Mais, de l’autre côté, il a aussi des intérêts maintenant avec Bakou, l’Azerbaïdjan qui a été dans le giron soviétique, l’Azerbaïdjan qui s’est considérablement enrichi de l’argent du pétrole. Vladimir Poutine a annoncé que les troupes russes allaient rester pendant cinq ans, elles allaient tenir la zone entre les uns et les autres. Mais il doit aussi négocier avec celui qui est le grand vainqueur régional de ce qui s’est passé. C’est le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Le président Erdogan a rappelé, effectivement, qu’il fallait tenir les rênes de cette zone. On a un cessez-le-feu, on est en train de se féliciter de la libération des prisonniers, mais, en même temps, il y a le leader du Haut-Karabakh qui a déjà tout de suite dit maintenant qu’il y a eu des centaines de ses troupes qui ont été prisonniers en ce moment même. Le président azerbaïdjanais Aliyev a montré une carte où il estime qu’il y a des conquêtes encore qu’il doit faire en Arménie, donc, il va bien falloir gérer ces questions. Ce que voudraient les russes et les turcs, c’est-à-dire, ceux qui ont, pour l’instant, la main sur ce dossier, c’est de faire parler un groupe qui comprend les russes, les turcs et l’Iran qui a la frontière avec l’Arménie, un groupe qui vise à parler d’une autre voix que celle des Occidentaux”.
Source: France 24